Château de WASENBOURG

Le Château du Wasenbourg est une ruine du XIIIe siècle situé dans le département du Bas-Rhin, au cœur des Vosges du Nord. Il culmine à 432 mètres sur la colline du Reisberg.

Il surplombe la ville de Niederbronn-les-Bains dont il dépend administrativement et se situe dans la forêt entre Niederbronn et Oberbronn. On peut l'apercevoir de la route départementale 1062, entre Haguenau et Bitche, à la sortie du village.

 

HISTORIQUE

 

La tour de guet et le temple romains

A l'époque romaine (vers l'an 90) le site servait d'observatoire (specula) à un groupe de la VIIIe légion ancrée à Argentoratum, à partir d'un rocher en grès vosgien appelé le Wachfels, (le rocher de veille).

Les romains ont construit à l'emplacement du château actuel un temple dédié à Mercure. On peut encore y lire l'épigraphe suivant:
"DEO MERCURIO ATTEGI AM . TEGULICIAM COMPOSITAM . SEVERINIUS SATULLINUS C.T. EX. VOTO POSUIT L.L.M."
traduit ainsi: "Severinus Satullinus, fils de Caïus, a, en exécution d'un voeu librement fait, élevé et consacré ce petit édifice en tuiles au Dieu Mercure comme monument."

Trois lourdes colonnes monolithiques sont accolées au Wachfels et barrées d'une épaisse architrave ayant des gravures latines illisibles, placées sur un socle rectangulaire. Ces trois colonnes proviennent du château médiéval et n'ont aucun rapport avec le temple romain. Elles ont été placées là maladroitement par Charles Matthis après les premières fouilles. La gravure ne se trouve pas sur le rocher de guet mais sur un mur naturel du château.

Le site romain a été abandonné lors de l'invasion des huns après 451.

Le château

 

Le terme Fasenburg apparaît dans des documents datés de l'année 751. Le nom est emprunté au Pays vasgovien, "Wasgau" en allemand.
Le Wasenbourg est cité au VIIIe siècle. Il s'agissait sans doute d'une construction en bois sur les bases rocheuses du temple romain

La cour extérieure comportait les écuries, celle intérieure les locaux des serviteurs et le stockage des réserves. A partir de celle-ci une porte cintrée permet l'accès à la salle des chevaliers. Parmi les moellons qui soutenaient le plafond, on trouve encore une tête sculptée à l'image probable du maître d'oeuvre. La salle contient une cheminée et deux bancs en grès devant des fenêtres gothiques ouvertes sur la plaine d'Alsace. Malgré l'effort artistique fait sur les portes et les fenêtres, le château est sobre et sévère avec peu d'ornementations, ainsi qu'il convient à une forteresse défensive fermée au monde extérieur.

Certaines pierres portent les marques de tâcherons de la Cathédrale de Strasbourg, marques en triangle, en flèche, en cercle et bien d'autres signes. L'architecte probable serait par conséquent maître Erwin de Steinbach, l'un des maîtres d'oeuvre de la Cathédrale de Strasbourg. Le château est géré par les nobles de Burne (Born ou Buren) sous la protection des Lichtenberg, propriétaires. En 1480, il passe aux Deux-Ponts-Bitche.

En 1570, inhabitable, il devient propriété des Hanau-Lichtenberg et loué aux Niedheimer, baillis du Hanau, puis aux Altheimer.
Après un procès entre les Hanau et les Leiningen-Westerburg il revient à ces derniers en 1709, puis aux Hohenlohe-Bartenstein et enfin aux Strahlenheim.

Goethe, étudiant à Strasbourg, visita la ruine en 1770 ; il a écrit : « Von dem Turm übersah man abwärts das ganze Elsass, und des Münster deutliche Spitze bezeichnete die Lage von Strasburg. Zunächst jedoch verbreitete sich des Haguenauers Forst, und die Türme dieser Stadt ragten dahinter ganz deutlich hervor. » (De la tour, on pouvait observer toute l'Alsace en contrebas et la flèche caractéristique de la cathédrale situait Strasbourg. D'abord cependant s'étendait la forêt de Haguenau et les tours de cette ville en dépassaient très distinctement.)

Acheté en 1890 par l'Etat d'Alsace-Lorraine le château est désormais une propriété domaniale. Le chateau fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 décembre 1898.
C'est donc, à l'époque, un monument français en territoire allemand. D'abord sur l'inventaire préliminaire, il a été versé à l'inventaire général en 1996.

Des fouilles pratiquées par Ulrich en 1936 dans les déblais côté nord et sur le rocher près de l'entrée ont fourni des carreaux de poêle vernissés, un hochet, une louche en fer, un Strassburger Pfennig et mis au jour une base circulaire de meule ou de silo (XVe-XVIe siècles). Celle-ci n'est plus visible depuis les travaux de consolidation en 1975.

Même si des érosions inévitables se produisent, en particulier sur les parties sommitales d'accès difficile le Wasenbourg reste la ruine la mieux conservée des Vosges du Nord. Toutefois des réparations conservatrices de consolidation devraient être engagées rapidement. De plus il faudrait régulièrement supprimer la végétation envahissante dans les murs, sur les sommets et à l'intérieur du château qui accélèrent le processus de dégradation.

Particularités encore visibles 

 

Son mur-bouclier, toujours visible, était suffisamment haut et large (4 m) pour pouvoir remplacer la tour et inclure un escalier intérieur.
Une échauguette particulièrement bien préservée donne sur la cour intérieure.

Une très belle fenêtre de 1280, composée de neuf lancettes de vitrail juxtaposées et surmontées de sept rosaces ajourées, taillée dans un seul bloc de grès, s'ouvre sur la ville de Niederbronn. Elle a été restaurée en 1909.

Accès

 

Dans la ville de Niederbronn, à partir du site "Roi de Rome", suivre le circuit du Wasenbourg, balisé d'un rectangle rouge. Accès possible par Oberbronn.

 

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