Chapelle de La HEIDENKIRCHE
La chapelle de la Heidenkirche se situe dans la commune française de Butten et le département du Bas-Rhin. Le site occupe un promontoire rocheux au lieu-dit Katzenkopf, dans la forêt communale de Butten, au cœur des Vosges du Nord.
Histoire
Du fait de son caractère isolé, l'édifice est souvent considéré comme étant une chapelle, mais il s'agit en fait de l'église paroissiale du village disparu de Birsbach. C'est à la fin du XVe siècle
que l'on situe l'abandon du village, alors que celui de l'église se situe vers 1650, lors de l'introduction de la Réforme protestante dans le secteur de Butten et Ratzwiller.
Le nom de Heidenkirche indiquerait une église primitive remontant aux premiers siècles de la christianisation de la région . Elle est dédiée à l'apôtre saint Mathias. Après la Réforme introduite vers 1560 la chapelle est abandonnée. Avant 1914, les pèlerins de passage en ce lieu déposèrent une offrande dans le vieux tronc d'un hêtre qui poussait au milieu de la nef en ruine, afin de servir les mendiants qui passeraient à proximité. La chapelle fut reconstruite par l'abbé Hemmerter, curé de Lorentzen, en 1954.
Des fouilles entreprises en 1911-1912 dégagèrent les fondations et quelques pierres sculptées. Celles-ci, permirent également de définir les vraies dimensions de l'édifice. Il se composait d'une nef longue de 14 m et large de 7,40 m. Le chœur de forme carrée de 4,70 m de côté était surélevé. La façade ouest était prolongée au nord et au sud par un épais mur qui faisait le tour de la nef et du chœur. Ce mur était également pourvu de meurtrières laissant penser que l'église était fortifiée. De nos jours l'église reste le seul témoin de Birsbach, laissant découvrir un magnifique portail gothique.
L'édifice est classé monument historique depuis le 5 septembre 1996 et depuis 1999, un spectacle estival s'y déroule en juillet-août.
Légendes de la Heidenkirche
Les nombreux flous qui existent, attachés aux origines et au nom même de la Heidenkirche (terme qui signifie "église des païens"), ont fertilisé les imaginaires et sont la source de plusieurs légendes.
La nuit de Noël, depuis le moulin de la Werkmühle, on pouvait entendre des centaines de voix priant bruyamment à la Heidenkirche. Ces voix partaient ensuite en procession. Arrivées à la Burg, ces voix laissent place à un profond silence, puis à un invraissemblable fracas.
Une autre légende raconte que la nuit de Noël, une petite lumière indiquerait un trésor enterré à côté de la Heidenkirche. Un jour, cinq hommes quittèrent Montbronn, village situé non loin, avec pelles et pioches, en quète du trésor. Alors qu'ils allaient abandonner leur recherche, un coup de pioche frappa un coffre. Lorsqu'ils l'ouvrirent, au lieu du trésor attendu, ils virent surgir un petit homme à la longue barbe blanche. D'effroi, ils s'enfuirent et ne rentrèrent chez eux que trois jours plus tard, frappés d'amnésie. Depuis, plus personne n'a osé chercher le trésor de la Heidenkirche.
Une dernière légende évoque à la fois la Burg, la Heidenkirche et un lieu appelé Steinener Mansberg, ce qui signifie la montagne de l'homme de pierre. La Burg aurait été une ville fortifiée et prospère. Dans cette ville vivait un homme riche qui s'acharnait contre toutes les manifestations du Christianisme. Il faisait tuer les prêtres et détruire les églises.La foi chrétienne ne résista pas longtemps à l'argent et au comportement de cet homme. Seule la Heidenkirche ne fut pas atteinte par l'impiété. Furieux, l'homme ordonna sa destruction, mais dès le premier coup de pioche, les Cieux et la terre s'entrouvrirent et la ville païenne toute entière fut engloutie. Saisi de frayeur devant ce spectacle, pétrifié sur place, l'homme de pierre est condamné à regarder la Heidenkirche qui elle subsiste à travers les siècles.